IgG
Définition – physiologie
Les IgG, qui représentent environ 75 % de l’ensemble des différentes classes d’immunoglobulines, sont des glycoprotéines dont la migration électrophorétique se situe dans la région des g globulines. Elles sont constituées de deux chaînes légères identiques (kappa ou lambda) et de deux chaînes lourdes identiques. Le clivage protéolytique met en évidence deux pôles: un pôle qui lie l’antigène (fragment Fab) et un fragment Fc exerçant des fonctions biologiques variées tel que la fixation du complément, la liaison à de nombreuses cellules possédant des récepteurs de surface, la participation au phénomène de cytotoxicité dépendant des anticorps. Sur base de leur structure et de leurs propriétés antigéniques, les IgG peuvent être divisées en quatre sous-classes IgG1, IgG2, IgG3, IgG4. Les IgG sont les seules immunoglobulines qui traversent le placenta. Elles assurent durant les premiers mois de la vie un capital immunitaire.
Intérêt clinique – Interprétation des résultats
Les hypo-gamma-globulinémies.
– L’altération peut résulter d’une perte protéique (entéropathie exsudative, syndrome néphrotique, brûlures) ou d’une hémodilution. L’examen des autres protéines spécifiques permettra de trancher. On constatera en effet dans ces cas, soit un profil caractéristique (ex: syndrome néphrotique), soit une diminution de l’ensemble des protéines.
– L’altération peut porter sélectivement sur les immunoglobulines. Avant de retenir une déficience congénitale, les autres causes d’hypo-gamma globulinémies doivent être envisagées: thérapeutique immunosuppressive, aplasie ou envahissement médullaire (gammopathies monoclonales impliquant des immunoglobulines autres que les IgG). Notons ici que devant une chute des immunoglobulines, la recherche d’une protéinurie de Bence-Jones est indiquée.
– L’investigation de l’hypogammaglobulinémie IgG peut être complétée par le dosage des sous-classes d’immunoglobulines.
Les hyper-gamma-globulinémies.
L’augmentation peut être polyclonale:
Les causes d’augmentation polyclonale des immunoglobulines sont nombreuses: infections, affections hépatiques, maladies à composante auto-immunitaire,… . Toutefois l’analyse des différentes classes d’immuno-globulines permet d’obtenir de précieuses informations.
– L’augmentation des IgM indique généralement une immunisation débutante.
– L’élévation des IgA peut être mise en rapport avec une infection des muqueuses au sens large ou avec une polyarthrite rhumatoïde.
– L’augmentation des IgG et IgA, dans l’évolution d’une hépatite est un signe d’un éventuel passage à la chronicité.
L’augmentation peut être monoclonale:
– Le caractère monoclonal est diagnostiqué grâce à l’immuno-électrophorèse (voir ce test).
– Les productions monoclonales apparaissent souvent sur un fond d’hypo-gamma-globulinémie. Il est donc important d’effectuer le dosage des immunoglobulines. Notons que la valeur obtenue pour le composant monoclonal peut être sous estimée étant donné la “nature polyclonale” des antisérums utilisés pour le dosage.
-Si la tumeur plasmocytaire ne produit que des chaînes légères, celles-ci se retrouvent essentiellement dans l’urine, de telle sorte que les variations sériques ne sont que peu mesurables. Dans ce cas, l’immunocytome se manifeste par une hypo-g-globulinémie et la présence des chaînes légères dans l’urine.
L’augmentation peut être oligoclonale:
Des composants oligoclonaux (bien visualisés à l’électrophorèse en gel d’agarose) sur fond d’hypo-g-globulinémie s’observent lors de néoplasies ou lors de la synthèse d’une population restreinte d’anticorps (réaction immunitaire chez un patient immunodéficient). De fortes réactions immunitaires peuvent engendrer des productions oligoclonales qui apparaissent alors dans le contexte d’une hyper-gamma- globulinémie.