AC ANTI EPSTEIN-BARR

Définition – physiologie
Le virus Epstein-Barr (EBV) appartient au groupe des Herpès virus. Il est associé à la mononucléose infectieuse (celle-ci peut aussi être associée aux primo-infections à CMV, toxoplasmose, HIV,…) .
La primo-infection asymptomatique ou pauci symptomatique est la règle ( +/- 75%).
Le virus entre en phase latente dans les lymphocytes B, mais peut se réactiver à l’occasion de divers stimuli.
Les primo-infections évoluant en mononucléose infectieuse restent nettement minoritaires (8% des patients « primo-infectés »). EBV intervient comme cofacteur dans le développement des tumeurs de Burkitt ( en Afrique principalement ), dans la genèse de certains cancers du nasopharynx , des lymphomes de Hodgkin et de lymphomes chez les patients immunodéprimés . Il cause la leucoplasie chevelue de la langue chez les patients atteints de SIDA et la pneumopathie interstitielle lymphocytaire chez les enfants infectés par HIV. Dans certains désordres génétiques rares , l’infection à EBV peut être fatale .
Trois types d’anticorps peuvent être recherchés : les anticorps dirigés contre la capside virale (VCA), les anticorps dirigés contre les antigènes d’apparition précoce (EA) et les anticorps dirigés contre les antigènes nucléaires (EBNA). Les anticorps anti VCA sont les premiers à apparaître et les plus utiles au diagnostic.

Intérêt clinique – Interprétation des résultats
L’interprétation des résultats de la sérologie EBV peut s’avérer délicate, il peut en effet y avoir de fortes variations interindividuelles dans le profil sérologique. On peut également observer des réactions croisées lors d’infections avec d’autres herpes virus comme le cytomégalovirus.  Une primo-infection sévère débouchant sur une MNI est généralement associée à une forte production d’anticorps anti-VCA (IgM et IgG).
Sous réserve de ces remarques préliminaires, l’interprétation suivante peut être avancée :

Anticorps anti-VCA :

IgM IgG Conclusions
Absence de réponse immunitaire, pas de contact antérieur avec EBV
+ Réponse immunitaire résiduelle, infection ancienne par EBV
+ Primo-infection par EBV possible : voir contexte clinique et biologique et procéder à un contrôle 1-2 semaines plus tard.
+ + Infection récente probable
(+) traces (+) traces Conclusions difficiles : nouveau prélèvement endéans les 2 à 3 semaines

Investigations complémentaires :
Les anticorps anti-EBNA augmentent tardivement, entre le 2ème et le 4ème mois après l’infection et persistent ensuite tout la vie. Ils sont donc quelquefois utiles pour établir un diagnostic évoqué tardivement après les symptômes ou pour exclure une infection récente en cas d’IgM anti-VCA positives.
Les anticorps anti-EA (deux antigènes : EA-R et EA-D) apparaissent de façon fugaces (quelques mois) lors de la primoinfection ensuite deviennent indétectables. Ils sont de peu d’utilité dans le diagnostic de la primoinfection. Ils peuvent être détectables à des taux bas chez des personnes ayant un contact ancien avec le virus. Chez des patients immunodéficients, une réactivation de l’EBV se traduit par une augmentation des anticorps anti-VCA et une réapparition des anticorps anti-EA. Ceux-ci s’observent également à des taux élevé chez les patients développant un lymphome de Burkitt (EA- R) ou un carcinome nasopharyngé (EA-D)

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